SCIC AGRI

Présentation du projet de recherche

Que dit la littérature sur le statut SCIC ?

Il s'agit d'une coopérative multi-parties prenantes associant « celles et ceux qui, salarié·es, usagers, bénévoles, collectivités publiques, entreprises, associations,…, veulent agir dans un même projet de développement local et durable » (Margado 2002:19). Cet acteur rompt avec les coopératives agricoles composées d’un seul type de membre coopérateur (Ibid.), là où l’enjeu principal des SCIC réside dans la gestion du multisociétariat. C'est aussi une coopérative dont l’ambition est d’être adossée au territoire en proposant une réponse à une problématique et à des besoins locaux ainsi qu’une réponse marchande à une demande sociale (Bonnemaizon et Béji-Bécheur 2018). C'est une coopérative qui propose de fonctionner selon des principes et processus démocratiques. Enfin, il s'agit d'une coopérative qui s’appuie sur un modèle économique hybride, reposant sur des ressources monétaires (financements, subventions, vente de services et produits) et non-monétaires (mise à disposition de matériel, bénévolat, mutualisation des moyens, etc.).

Malgré des initiatives qui se multiplient dans le secteur agricole (Thomas 2008 ; Suarez et al. 2021), les SCIC restent des organisations peu étudiées, analysées de façon éparse ou sur la base d’études de cas uniques (Pierre et Bioteau 2017 ; Charmettant et al. 2020). De plus, les travaux existants sur les SCIC mettent en lumière les nombreux obstacles à leur pérennisation : des tensions liées à la double finalité sociale et économique, une difficulté à animer le multisociétariat et à essaimer, etc. Face à ces obstacles, notre projet propose de décortiquer les rouages organisationnels, les implications territoriales et l’inscription institutionnelle des SCIC partenaires dans les champs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et de l’agriculture.

La SCIC : un acteur porteur de pratiques et de discours alternatifs au capitalisme ?

Ce programme vise à qualifier, mesurer et analyser les modalités de fabrique et de fonctionnement d'organisations alternatives. Mais comment définir ces organisations alternatives ? Elles sont d'abord comprises en opposition aux arrangements institutionnels dominants (Cheney 2014 ; Ghiglione & Farias 2015; Gibson-Graham 2006) et renvoient principalement à ce qui est alternatif au capitalisme (Dorion 2017). Définies d'abord en creux, elles rejettent les "pratiques, valeurs, normes et critères de distinction établis au sein de l'espace dominant" (Parigot 2016:12). Autrement dit, elles existent par l'expérimentation de pratiques organisationnelles novatrices et constituent une praxis, une critique existante, dans sa diversité. Elles sont un contre-récit alternatif au capitalisme qui n’est plus uniquement de l’ordre de l’utopie car « déjà-là » (Bousalham & Vidaillet 2018 ; Gibson-Graham 2006).

Pour répondre à nos objectifs, nous avons formulé trois grands questionnements :

1. Comprendre comment l’arrivée de cette forme organisationnelle innovante vient modifier les secteurs agricole et alimentaire.

2. Comprendre en quoi cet acteur est porteur de pratiques sociales, économiques, organisationnelles et territoriales innovantes et alternatives au système dominant capitaliste.

3. Comprendre le maintien de ces organisations alternatives, leurs voies de développement et de pérennisation dans un contexte qui les fragilisent.

Pour ce faire, nous étudions nos 5 SCIC partenaires selon une analyse multi-niveaux, telle que schématisée brièvement ci-dessous :

Pour plus d'informations, vous pouvez télécharger les plaquettes à destination des acteurs non-académiques et des acteurs académiques.

Plaquette_partenaires.pdf

Plaquette_recherche.pdf